recommandé par la HAS, pour qui ?



Face à la confirmation de 3 cas de variole du singe en France, la Haute Autorité de Santé recommande la vaccination des cas contacts. Le vaccin contre la variole serait efficace à 85% contre cette forme de variole selon l’Institut Pasteur. Qui l’a inventé ? A quelle date ? Est-il encore disponible en France ? Obligatoire ? Le point.

[Mise à jour le 24 mai 2022 à 18h25] Le contrôle puis l’éradication de la variole en 1980 ont été obtenus par la vaccination généralisée de la population. L’obligation de vaccination a été totalement supprimée en France en 1984. Le 24 mai 2022, face à l’émergence de cas de variole du singe (plus bénigne) en France, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de vacciner les cas contacts avec un vaccin antivariolique de 3ème génération (les vaccins de 1ère et 2e génération ne sont plus utilisés en population générale depuis 1984, du fait de l’éradication de la variole et d’effets indésirables graves). Plusieurs pays dont la France avaient conservé des stocks de vaccins anti-varioliques et une capacité de production du vaccin traditionnel même après l’éradication de la maladie pour les personnes exposées (soignants par exemple), rappelait l’Institut national de veille sanitaire (INVS) en 2001. En 2006, le ministère de la Santé confirmait que “la France dispose de stocks de vaccin contre la variole suffisants pour couvrir l’ensemble de la population si nécessaire”.  Qui a inventé le vaccin contre le variole ? A quelle date ? Quelles sont les contre-indications du vaccin ? Quelle est la situation en France ? Est-il efficace contre la variole du singe ?

Définition : c’est quoi le vaccin contre la variole ?

Le virus de la variole appartient au groupe des orthopoxvirus. Ce groupe comprend, outre le virus de la variole, 3 virus transmissibles à l’homme dont le virus de la vaccine (virus qui touche les vaches) qui est utilisé dans le vaccin (similaire à la variole mais moins nocif). Le vaccin antivariolique est ainsi un vaccin vivant à virus attenué. Il y a eu trois générations de vaccins antivarioliques :

  • vaccin de 1ère génération : vaccin ancien vivant atténué réplicatif
  • vaccin de 2e génération : vaccin ancien vivant atténué réplicatif
  • vaccin de 3e génération : vaccin vivant atténué non réplicatif.

Les vaccins de 1ère génération et de 2ème génération contre la variole ne sont plus utilisés depuis 1984 du fait de l’éradication de la variole. “Ces vaccins nécessitaient une technique d’injection particulière (injection par aiguille bifurquée), présentaient une réactogénicité et des effets indésirables graves (encéphalite, encéphalopathie, eczéma vaccinatum, vaccine progressive ou générale, atteintes cardiaques…)” rappelle la HAS dans son communiqué du 24 mai 2022. Le vaccin Imvanex© de la firme Bavarian Nordic dit de “3ème génération”, possède une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) européenne depuis juillet 2013 et est indiqué pour l’immunisation active contre la variole chez les adultes. “Il présente un mode d’administration et un profil de sécurité beaucoup plus favorable que ceux des vaccins de 1ère et 2ème génération, tout en assurant une immunogénicité comparable.”

Quel vaccin est utilisé contre la variole du singe ?

L’apparition de cas de Monkeypox, dans plusieurs pays, notamment européens, et la confirmation de trois cas en France, ont conduit la Direction générale de la santé à saisir en urgence la HAS afin de préciser la stratégie vaccinale à mettre en œuvre pour réduire la transmission interhumaine du virus. Il n’existe aucun vaccin contre le Monkeypox mais celui contre la variole serait efficace à 85% selon l’Institut Pasteur. Le 24 mai 2022, la HAS recommande la vaccination des cas contacts aux personnes contaminées par la variole du singe en France, “avec un vaccin de 3ème génération uniquement, administré idéalement dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard avec un schéma à deux doses (ou trois doses chez les sujets immunodéprimés), espacées de 28 jours”.  Ce vaccin est autorisé uniquement à partir de 18 ans. A ce jour, il n’a pas été évalué dans la population pédiatrique et les données étant limitées chez les femmes enceintes ou allaitantes, par mesure de précaution, il est préférable d’éviter son utilisation au cours de la grossesse et de l’allaitement.

Actu à voir aussi ...  Il était une fois la pâtisserie

→ Selon Santé Publique France, est considéré comme un cas contact à risque de variole du singe :

  • Toute personne ayant eu un contact physique direct non protégé avec la peau lésée ou les fluides biologiques d’un cas probable ou confirmé symptomatique, quelles que soient les circonstances y compris actes de soin médical ou paramédical, ou partage d’ustensiles de toilettes, ou contact avec des textiles (vêtements, linge de bain, literie) ou de la vaisselle sale utilisés par le cas probable ou confirmé symptomatique.
  • Toute personne ayant eu un contact non protégé à moins de 2 mètres pendant 3 heures avec un cas probable ou confirmé symptomatique (ex. ami proche ou intime, voisin de transport, voisin de bureau, personnes partageant le même lieu de vie sans lien intime, acte de soin ou d’hygiène, milieu scolaire et universitaire, club de sport…).

A quelle date a été inventé le vaccin contre la variole ?

Le médecin chirurgien anglais Edward Jenner (1749-1823) a mis au point le vaccin contre la variole en 1796. La variole est la première vaccination dans l’Histoire de l’humanité, bien avant Pasteur. Les premières vaccinations anti variole en France eurent lieu en 1799 (150 000 en 1806 à 750 000 en 1812). 

Qui a découvert le vaccin contre la variole ?

Le médecin chirurgien anglais Edward Jenner a découvert le vaccin contre la variole.

Quel est le nom du vaccin contre la variole ?

Trois vaccins antivarioliques ont été disponibles en France :

le vaccin fabriqué jusque dans les années 1980 par l’Institut vaccinal du Docteur Pourquier : Vaccin antivariolique lyophilisé de l’institut vaccinal du Docteur Pourquier dit ” Vaccin Pourquier “

Actu à voir aussi ...  cette célèbre présentatrice de C8 révèle un grave problème de cœur

le vaccin fabriqué par Aventis-Pasteur : vaccin antivariolique purifié et stabilisé liquide dit ” Vaccin Aventis “.

Le vaccin dit de 3ème génération (autorisé en Europe, l’Imvanex® de la firme Bavarian Nordic. Ce vaccin dispose également d’une AMM aux États-Unis (sous le nom de Jynneos©)

Est-ce qu’on vaccine encore contre la variole en France ?

En France, la vaccination obligatoire contre la variole a été totalement arrêtée en 1984. Mais elle est restée recommandée aux personnes exposées à un risque élevé, comme le personnel de laboratoire et le personnel soignant qui travaillent avec le virus de la variole ou les matériels apparentés. Depuis le 24 mai 2022, la HAS recommande la vaccination pour toutes les personnes en contact avec un cas de variole du singe (Monkeypox). En 2006, le ministère de la Santé rappelait que “la France dispose de stocks de vaccin contre la variole suffisants pour couvrir l’ensemble de la population si nécessaire”.

Le vaccin contre la variole est-il obligatoire ?

En France, la vaccination contre la variole était obligatoire de 1901 à 1979 rappelle le ministère de la Santé. A cette date, il a été décidé de ne plus imposer de primo-vaccination contre la variole (Loi 79-520 du 2 juillet 1979) avant, finalement de totalement supprimer l’obligation de vaccination en 1984 (Loi 84-404 du 30 mai 1984) soit longtemps après la survenue du dernier cas de variole dans le monde (1977 en Somalie) et alors que tous les pays adhérant à l’OMS décidaient également d’arrêter de vacciner systématiquement contre cette maladie. Cependant, la possibilité d’y avoir recours a été conservée grâce à un texte réglementaire qui indique que : “en cas de guerre, de calamité publique, d’épidémie ou de menace d’épidémie, la vaccination ou re-vaccination contre la variole peut être rendue obligatoire par décret ou par arrêtés préfectoraux pour toute personne, quel que soit son âge“.

Actu à voir aussi ...  L’iPhone 2020 bénéficierait d’une stabilisation d’image renforcée

Quels sont les effets secondaires du vaccin contre la variole ?

Les vaccins de 1ère et 2e génération contre la variole -qui ne sont plus autorisés aujourd’hui- présentaient une réactogénicité et des effets indésirables graves : encéphalite, encéphalopathie, eczéma vaccinatum, vaccine progressive ou générale, atteintes cardiaques… Ils sont contre-indiqués dans de nombreux cas et notamment chez la femme enceinte, les sujets immunodéprimés et les enfants de moins d’un an. Les vaccins de 3ème génération présentent “un profil de sécurité beaucoup plus favorable que ceux des vaccins de 1ère et 2ème génération, tout en assurant une immunogénicité comparable” rassure la HAS. Selon le RCP du vaccin Imvanex, les effets indésirables les plus fréquemment observés lors des essais cliniques étaient des réactions au site d’injection et des réactions systémiques couramment observées après une vaccination : céphalées, myalgie, douleur au site d’injection, érythème au site d’injection, gonflement au site d’injection, induration au site d’injection, prurit au site d’injection, fatigue. Ces réactions ont été d’intensité légère à modérée et ont disparu sans traitement dans les sept jours suivant la vaccination

Quelles sont les contre-indications du vaccin contre la variole ?

Selon le RCP du vaccin Imvanex® autorisé en Europe, celui-ci est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients (Trométamol / Chlorure de sodium / Eau pour préparations injectables) ou aux résidus présents à l’état de traces (protéines de poulet, benzonase, gentamicine et ciprofloxacine).

Sources :

– Avis n° 2022.0034/SESPEV du 20 mai 2022 du collège de la Haute Autorité de santé relatif à la vaccination contre Monkeypox. HAS. 20 mai 2022.

– Cas de Monkeypox en Europe, définitions et conduite à tenir 20 mai 2022. Santé Publique France.

– Utilisation du virus de la variole comme arme biologique. INVS, 25 octobre 2001.

– Vaccin antivariolique,  juin 2021, Le Manuel MSD

– Prévention et traitement de la variole, CDC

– Avis relatif à la révision du plan variole, Haut conseil de la santé publique, 21 décembre 2012

– Institut Pasteur



Source link