délai 2 doses, 1 seule, 3, pass sanitaire


Mis à part le vaccin Janssen qui nécessite une seule dose, les vaccins de Pfizer, Moderna et AstraZeneca sont efficaces contre le Covid avec 2 doses. Pourquoi ? Quel intervalle pour la deuxième dose ? Qui doit faire 3 doses ? Combien de dose pour le pass sanitaire ? Cecil Czerkinsky, vaccinologiste, directeur de recherche Inserm à l’IPMC-CNRS-université de Nice à Sophia Antipolis, nous éclaire.

[Mise à jour le dimanche 18 juillet à 19h07] La vaccination contre la Covid-19 s’intensifie en France puisque le pass sanitaire est étendu à partir du 21 juillet et que la vaccination est rendue obligatoire pour plusieurs professionnels dont les soignants. Lors de son allocution du 12 juillet, Emmanuel Macron a aussi expliqué que les premiers vaccinés “c’est-à-dire en janvier-février, verront prochainement leur taux d’anticorps baisser, leur immunité diminuer” et annoncé “une campagne de rappels” pour leur “permettre de bénéficier d’une nouvelle injection selon le même système et dans les mêmes conditions que la ou les premières. Les rendez-vous pourront être pris dès les premiers jours du mois de septembre“. Ce rappel correspondra à une troisième dose pour les vaccins ayant un schéma à deux doses comme Pfizer, Moderna et AstraZeneca. Combien de doses pour être vacciné ? Quel délai entre chaque dose ? Qui doit faire trois doses ? Tout savoir pour un schéma vaccinal complet.

Le nombre de doses dans un flacon varie selon les vaccins :

  • Comirnaty® (Pfizer-BioNTech) : un flacon de 0,45ml contient 6 doses de 0,3ml après dilution. 
  • mRNA-1273 (Moderna) : un flacon multidisciplinaire contient 10 doses de 0,5ml. 
  • Vaxzevria (AstraZeneca/Oxford) : un flacon contient 8 doses de 0,5ml. 
  • Vaccin COVID-19 Janssen : chaque flacon de 2,5ml contient 5 doses de 0,5ml. 

Les vaccins Comirnaty® (Pfizer-BioNTech), Vaxzevria (AstraZeneca/Oxford) et mRNA-1273 (Moderna) nécessitent 2 doses de vaccin.

Plus précisément : 

  • Comirnaty® (Pfizer-BioNTech) : deux doses de 0,3 ml chacune. 1 injection pour une personne ayant déjà eu la Covid et qui souhaite se vacciner.
  • Vaxzevria (AstraZeneca/Oxford) : deux doses distinctes de 0,5 ml chacune. 
  • mRNA-1273 (Moderna) : deux doses de 0,5ml chacune.
  • En revanche, le vaccin COVID-19 Janssen/Johnson & Johnson est le seul vaccin à être administré en une seule dose de 0,5ml.

Le délai entre l’administration des deux doses varie selon les vaccins : 

  • Comirnaty® (Pfizer-BioNTech) : le délai habituel entre les deux injections du vaccin de Pfizer est de 4 à 6 semaines. Les secondes injections sont positionnées entre J+39 et J+42 de la première injection. Ce délai peut être réduit à 28 jours pour les personnes de plus de 70 ans et les personnes sévèrement immunodéprimés. Pendant l’été 2021, la DGS indique que la seconde dose en vaccins Pfizer ou Moderna peut être réalisée dans un intervalle allant de 21 à 49 jours après la première dose (3 à 7 semaines). Cette modification est provisoire.
  • mRNA-1273 (Moderna) : le délai habituel entre les deux injections du vaccin de Pfizer est de 4 à 6 semaines. Les secondes injections sont positionnées entre J+39 et J+42 de la première injection. Ce délai peut être réduit à 28 jours pour les personnes de plus de 70 ans et les personnes sévèrement immunodéprimés. Pendant l’été 2021, la seconde dose en vaccins Pfizer ou Moderna peut être réalisée dans un intervalle allant de 21 à 49 jours après la première dose. Cette modification est provisoire et exceptionnelle et doit ainsi permettre à chacun de concilier départ en vacances et injections dans un même lieu.
  • Vaxzevria (AstraZeneca/Oxford) : Un délai de 9 à 12 semaines doit être respecté entre la première et la deuxième injection de vaccin AstraZeneca, comme recommandé par la Haute Autorité de santé dans son avis du 1er mars 2021, pour les personnes de 55 ans et plus. Les rendez-vous de secondes injections seront donc positionnées entre J+80 et J+84 de la 1ère injection.
  • Vaccin COVID-19 Janssen : une seule dose est nécessaire. 
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La Haute Autorité de Santé a recommandé en février 2021 qu’une seule dose de vaccin Covid soit administrée aux personnes ayant déjà été infectée par le virus de la Covid-19. Cette dose fait office de “rappel” pour le système immunitaire. Le 18 juin, la Direction générale de la Santé confirme que “les personnes qui ont déjà été infectées par la Covid-19 peuvent, sur présentation d’un justificatif (ex : test PCR ou test sérologique positif) valider leur schéma vaccinal avec une unique dose de vaccin”. Cette consigne est à compter du 18 juin valable quelle que soit la date de l’infection, y compris si elle a eu lieu au début de la crise sanitaire. Par ailleurs, il est recommandé d’attendre 2 mois après le test positif au Covid-19 pour se faire vacciner.

La vaccination avec une seule dose ne concerne pas deux types de patients conformément aux recommandations de la HAS en février 2021 :

  • les personnes présentant une immunodépression avérée (en particulier celles qui reçoivent un traitement immunosuppresseur) doivent, après un délai de 3 mois après le début de l’infection par le SARS-CoV-2, être vaccinées par le schéma à deux doses ;
  • les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin et qui présentent une infection par le SARS-CoV-2 avec PCR positive dans les jours qui suivent cette première vaccination ne doivent pas recevoir la seconde dose dans les délais habituels, mais dans un délai de 3 à 6 mois après l’infection.

Par ailleurs, la HAS précise que la présence de symptômes persistants après une Covid-19 (Covid long) n’est pas une contre-indication à la vaccination. Toutefois dans ce cas, une consultation médicale adaptée est nécessaire avant la vaccination pour juger au cas par cas de l’intérêt de celle-ci.

“Parce que la première dose n’induit pas une réponse immunitaire suffisamment forte chez un individu immunologiquement “naïf”, c’est-à-dire n’ayant jamais rencontré le microbe (virus, bactérie), soit la très grande majorité de la population dans le cas du virus Sars-CoV-2. Il faut garder à l’esprit que la plupart des vaccins sont administrés chez l’enfant (premières injections au début de la vie) et nécessite 3 voire plus d’injections pour induire et maintenir durablement un niveau d’immunité au-delà d’un seuil de protection durable”, explique Cecil Czerkinsky. 

“Pour la plupart des vaccins injectables, la protection immunitaire est évidente 10 jours à 2 semaines après la deuxième dose“, indique le vaccinologiste. Si la durée de protection qu’ils apportent n’est pas établie à ce jour, elle persiste au moins 6 mois, indique la HAS dans un communiqué de juin 2021. 

Le seul vaccin anti-covid à être administré en dose unique est celui de Janssen (Johnson & Johnson). La réponse immunitaire à la première et seule dose semble assez haute 3 semaines après l’injection. “Les russes ont déjà pu observer que le vaccin Spoutnik V (basé sur l’administration séquentielle de 2 vecteurs adénovirus, dont le premier est le même que celui du vaccin Janssen/Johnson & Johnson) induisait une protection 21 jours après l’administration de la première dose, même si la deuxième dose semble amplifier cette protection, précise le spécialiste. Cela veut dire que les vecteurs adénovirus sont particulièrement efficaces pour induire une réponse primaire suffisamment forte.” 

Emmanuel Macron a expliqué que les premiers vaccinés “c’est-à-dire en janvier-février (2021), verront prochainement leur taux d’anticorps baisser, leur immunité diminuer” et annoncé “une campagne de rappels” pour leur “permettre de bénéficier d’une nouvelle injection selon le même système et dans les mêmes conditions que la ou les premières. Les rendez-vous pourront être pris dès les premiers jours du mois de septembre”. Ce rappel correspondra à une troisième dose pour les vaccins ayant un schéma à deux doses comme Pfizer, Moderna et AstraZeneca. En dehors de ces personnes, et conformément à l’avis du 6 avril 2021 du Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale (COSV), l’injection d’une troisième dose de vaccin est nécessaire pour les personnes sévèrement immunodéprimées. Cette troisième dose peut être administrée par l’équipe de soins habituelle (par exemple dans la structure de dialyse) ou dans un centre de vaccination sur présentation d’une prescription médicale ou du courrier envoyé par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie aux personnes concernées. Pour les personnes immunodéprimées qui ont reçu une seule dose de vaccin et qui ont prochainement rendez-vous pour la 2ème dose, selon le schéma vaccinal qui leur est recommandé ci-dessus, un rendez-vous pour une 3ème dose devra être programmé par le Peuvent bénéficier d’une troisième dose de vaccin, les personnes :

  • ayant reçu une transplantation d’organe ou de cellules souches hématopoïétiques ;
  • sous chimiothérapie lymphopéniante ;
  • traitées par des médicaments immunosuppresseurs forts, comme les antimétabolites (cellcept, myfortic, mycophénolate mofétil, imurel, azathioprine) et les AntiCD20 (rituximab : Mabthera, Rixathon, Truxima) ;
  • dialysées chroniques après avis de leur médecin traitant qui décidera de la nécessité des examens adaptés ;
  • atteintes de leucémie lymphoïde chronique ou de certains types de lymphomes traités par antiCD20 ;
  • au cas par cas, les personnes sous immunosuppresseurs ne relevant pas des catégories susmentionnées ou porteuses d’un déficit immunitaire primitif.
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“Tout dépend de ce que l’on appelle efficacité, nuance Cecil Czerkinsky. La réponse secondaire (après injection d’une seconde dose) induite par les vaccins ARN est supérieure à celle induite après une première injection et pourrait être également supérieure à celle induite par les vaccins classiques, incluant vaccins adénovirus vectorisés, administrés en une ou deux injections.” Une explication (parmi d’autres) possible : l’immunité induite contre le vecteur (l’adénovirus qui transporte le gène correspondant à la spicule ou “spike” du virus de la covid) après la première dose pourrait interférer avec le vecteur lors de la deuxième dose. Autrement dit, la première injection “vaccinerait” contre le vecteur. “C’est la raison pour laquelle le vaccin russe utilise deux vecteurs adénovirus suffisamment différents pour la première et la deuxième injection. Ceci pourrait aussi expliquer pourquoi l’espacement des 2 doses semble être bénéfique pour le vaccin AstraZeneca/Oxford qui utilise le même vecteur adénovirus, c’est-à-dire le même vaccin”, commente le vaccinologiste. Il semble que l’immunité induite contre le vecteur après la première injection diminue avec le temps. “Encore faudrait-il être sûr que l’immunité contre l’antigène du Sars-CoV-2 (spike) soit suffisamment durable et aussi longue voire idéalement plus longue que celle dirigée contre le vecteur, nuance le spécialiste. La question sera évidemment encore plus pertinente si des rappels (troisième dose ou plus) s’avéraient nécessaires pour maintenir plus durablement un niveau d’immunité voire si on utilisait les mêmes vecteurs lors d’une vaccination contre une protéine spike modifiée (variant). Dans ce cas de figure, des solutions sont heureusement envisageables, dont celles utilisant une combinaison de vaccins vecteurs, vaccins ARNm et/ou vaccins sous-unitaires administres séquentiellement”, continue-t-il. 

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Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé le 13 juillet qu’un délai de 7 jours après la vaccination était désormais suffisant pour “être considéré comme totalement protégé en France et accéder au pass sanitaire”, contre 14 jours jusque-là. Ce délai de 7 jours vaut uniquement pour l’usage du pass sanitaire en France pas en dehors (voyage…). “Les règles européennes des 14 jours restent inchangées pour le moment” a précisé le ministre. Attention : si le délai de 7 jours est validé pour le pass sanitaire, le délai de l’immunité reste de 14 jours pour être protégé.

Un schéma vaccinal complet est valide en France pour le pass sanitaire :

  • 1 semaine après la 2e injection pour les vaccins à double injection (Pfizer, Moderna, AstraZeneca) – 2 semaines pour voyager.
  • 1 semaine après l’injection pour les vaccins chez les personnes ayant eu un antécédent de Covid (1 seule injection) -2 semaines pour voyager.
  • 4 semaines après l’injection pour les vaccins avec une seule injection (Johnson & Johnson).

Le pass sanitaire pour voyager en dehors de la France :

  • 2 semaines après la 2e injection pour les vaccins à double injection (Pfizer, Moderna, AstraZeneca) ;
  • 2 semaines après l’injection pour les vaccins chez les personnes ayant eu un antécédent de Covid (1 seule injection).
  • 4 semaines après l’injection pour les vaccins avec une seule injection (Johnson & Johnson).

Tous les vaccins contre la Covid-19 utilisés en France sont reconnus dans les États membres de l’Union européenne, rappelle le gouvernement : Pfizer-BioNTech / Moderna / AstraZeneca / Johnson & Johnson/Janssen. Certains États membres reconnaissent d’autres vaccins qui n’ont pas encore reçu d’autorisation de mise sur le marché par l’Agence européenne du médicament. Il appartient aux États membres de décider s’ils acceptent un certificat de vaccination après une seule dose ou après un cycle de vaccination complet. La plupart des États membres reconnaissent cependant que les personnes qui ont guéri de la Covid-19 et reçu une seule dose de vaccin ont suivi un parcours vaccinal complet. Toutes les informations par pays de destination sont disponibles sur : diplomatie.gouv.fr.

La présentation d’une attestation de vaccination remise lors de la vaccination contre le Covid peut faire office de pass sanitaire pour voyager. Mais pour être valide en France, le schéma vaccinal doit être complet

  • 1 semaine après la 2e injection pour les vaccins à double injection (Pfizer, Moderna, AstraZeneca) ;
  • 4 semaines après l’injection pour les vaccins à une seule injection (Janssen) ;
  • 1 semaine après l’injection pour les vaccins chez les personnes ayant eu la Covid.

Sources :

Evolutions diverses de la campagne vaccinale, DGS, 18 juin 2021.

Covid-19 : des TROD pour optimiser l’utilisation des doses de vaccins disponibles. Communiqué de presse mis en ligne le 03 juin 2021, HAS. 

Service-Public.fr





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