c’est quoi, 109 en France, où sont-ils ?


Santé Publique France annonce que 109 clusters ont été identifiés en France en lien avec la transmission du coronavirus depuis le 11 mai, jour du déconfinement de la France. Localisation, définition, tests : infos.

[Mise à jour le samedi 30 mai à 13h38] Depuis le déconfinement, les personnes présentant des symptômes évocateurs du Covid-19 doivent être testées ainsi que leurs cas contacts si le test est positif. Ces tests massifs mettent en évidence de nouveaux clusters de contamination en France. Où sont-ils ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Que faire si vous êtes concerné ?

Le terme de “cluster” a été employé dès le début de l’épidémie de coronavirus en France quand les premiers foyers de contamination ont été identifiés. “Cluster” est ainsi un terme anglais qui signifie en français “grappe” ou “groupe“. Dans le cas de la pandémie de Covid-19, les autorités sanitaires emploient ce terme lors de la survenue d’au moins 3 cas confirmés ou probables, dans une période de 7 jours et qui appartiennent à une même communauté ou ont participé à un même rassemblement de personnes, qu’ils se connaissent ou non.

Le virus Sars-CoV-2 étant très contagieux, plusieurs clusters ont été identifiés en France dès la fin du mois de février. Dans le compte-rendu du Conseil des ministres du 29 février 2020, le gouvernement confirmait :

  • Un premier “cluster” dans l’Oise, et en particulier sur les communes de Creil, Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lamorlaye et Lagny-le-Sec ;
  • Un second “cluster” en Haute-Savoie, dans la commune de La Balme

En réaction à ces clusters et pour essayer de freiner la transmission du virus, le gouvernement avait décidé d’appliquer des mesures restrictives : interdiction des rassemblements collectifs dans les villes touchées, fermeture des établissements scolaires, limitation des déplacements… Le virus s’est ensuite largement répandu en France jusqu’au confinement de la population.

Du 17 mars au 11 mai 2020, la population française a été confinée pour freiner l’évolution de l’épidémie de coronavirus et éviter un afflux massif de malades dans les hôpitaux. Le dépistage du coronavirus était alors réservé uniquement aux cas à risque et à certains professionnels comme les soignants. Il n’y avait pas de dépistage des cas contacts donc plus d’identification de “cluster”. Depuis le déconfinement, les personnes présentant des symptômes évocateurs du Covid-19 doivent être testées ainsi que leurs cas contacts si le test est positif. Le but étant d’éviter de nouvelles chaînes de transmission et une deuxième vague épidémique. Le 17 mai, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a annoncé dans le Journal du Dimanche que 25 nouveaux clusters ont été identifiés en France depuis le 11 mai. Le 29 mai, lors d’un point épidémiologique, Santé Publique France annonce qu’au 27 mai 2020, avec le développement de la capacité diagnostique, un total de 109 clusters (hors Ehpad et milieu familial restreint) ont été rapportés : 104 clusters en France métropolitaine et 5 dans les départements régions d’outre-mer. Parmi ces clusters, 64% ont plus de 5 cas. Ils concernent notamment des personnes en situation de précarité et de vulnérabilité (19% en établissements d’hébergement social et d’insertion, et 6% en communautés vulnérables), des établissements de santé (22%) et plus largement des entreprises (20% entreprises privées et publiques). 13% de ces clusters ont été maîtrisés (suivi des contacts en cours et absence de nouveaux cas 7 jours après le dernier cas), 7% sont clôturés (absence de nouveaux cas 14 jours après la date de début des signes du dernier cas et la fin de la quatorzaine de tous les contacts).

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carte france cluster covid-19
Plusieurs clusters ont été identifiés en France, comme près d’Orléans sur la carte. © Google Maps

Parmi les clusters connus : 

  • 33 clusters en Nouvelle Aquitaine sont confirmés par le directeur général de l’Agence Régionale de Santé Michel Laforcade : 19 sont apparus dans des Ehpad et résidences autonomies, 7 dans des établissements de santé ( dont un à l‘hôpital de Loudun où 280 personnes ont été testées et 23 sont positives au Covid-19)un dans un centre d’accueil pour demandeur d’asile, un dans un collège de Chauvigny (Vienne), un en Dordogne après des obsèques à Eglise-Neuve-de-Verg et un nouveau dans les Deux-Sèvres à l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active de St-Maixent. Le premier cas a été détecté le 18 mai. 44 personnes contacts ont ensuite été identifiées. Deux instructeurs ont été testés positifs et ont donc pu croiser la totalité des 300 élèves qui étaient là jusqu’au 13 mai. Dans un communiqué du 28 mai, l’ARS annonce qu’un enseignant de l’école maternelle Montjovis à Limoges a été testé positif au COVID 19, le 27 mai 2020. En conséquence, l’école maternelle est fermée jusqu’à nouvel ordre et un dépistage collectif est organisé sur 49 personnes.
  • 29 clusters dans le Grand Est, selon le communiqué de l’ARS du 28 mai dont 18 dans des Ephad répartis dans la Marne, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, le Bas-Rhin, les Vosges, dont deux clusters déclarés lundi 25 mai dans l’Aube dans les Ephad du domaine de Nazareth à Pont-Sainte-Marie avec 25 cas confirmés de Covid-19 (le plus important cluster) et un autre dans un établissement de l’agglomération troyenne non identifié (3 cas). L’ARS recense également quatre clusters dans des établissements médico-sociaux (EMS) pour personnes handicapées en Moselle, Haute-Marne et dans le Bas-Rhin. Un cluster dans la gendarmerie de Sarreguemines (8 militaires ont été testés positifs). Quatre clusters dans établissements sanitaires de la Meuse, du Bas-Rhin et Haut-Rhin. Un cluster avait aussi été déclaré la semaine dernière dans les écoles maternelles et élémentaires de Fains-Véel et un autre concerne un centre de secours de pompiers du centre de Varennes-en-Argonne.
  • deux clusters en Centre Val-de-Loire : dans un abattoir de Fleury-lès-Aubrais dans le Loiret, près d’Orléans, 400 salariés sont en train d’être dépistés, 79 ont été testés positifs au Covid-19. Autre foyer à Tours, dans la résidence universitaire Grandmont, où 6 cas positifs ont été recensés sur 183 élèves testés au Covid-19.
  • 27 clusters en Ile-de-France : En plus des 23 clusters déjà surveillés par la Direction générale de la Santé en Ile-de-France, mercredi 27 mai 2020, quatre nouveaux foyers ont été détectés à Paris. Parmi les foyers confirmés en Ile-de-France : un foyer de jeunes travailleurs de Clamart (Hauts-de-Seine), un foyer de travailleurs étrangers des Ulis (Essonne) où trois cas positifs de Covid-19 ont été confirmés vendredi 15 mai, un cluster dans le Val-de-Marne où neuf personnes qui travaillaient sur un chantier à Villeneuve-le-Roi ont été testées positives au coronavirus, un établissement social d’hébergement de Montgeron (Essonne), un EMS pour personnes handicapées d’Alfortville (Val-de-Marne),.
  • trois clusters en Auvergne-Rhône-Alpes : en Savoie (Saint-Martin-de-Belleville – 17 personnes ont été testées positives), Haute-Savoie (à Annecy dans un centre d’hébergement, 230 résidents sont testés mardi 19 mai, 7 cas sont confirmés à date) et dans le Puy-de-Dôme.
  • trois clusters en en Occitanie : un dans le Tarn, parmi le personnel municipal de Carmaux.
  • six clusters dans les Pays-de-la-Loire : à l’hôpital de Saumur (Maine-et-Loire, 23 cas positifs ont été confirmés), dans l’abattoir des Herbiers, en Vendée (11 salariés testés positifs) et un au centre hospitalier du Mans. Trois membres du personnel soignant, affectés justement à l’unité de traitement des patients touchés par le coronavirus, se sont révélés positifs à la maladie, a déclaré l’ARS le 26 mai. Au-delà de ces cas confirmés, une quarantaine de personnes considérées comme “cas contacts” ont fait l’objet d’un dépistage “dont les résultats seront connus dans les prochaines heures” précise-t-elle. Le 24 mai, cinq personnes d’une même famille de Rom ont été hospitalisées, au CHU de Nantes, trois en réanimation ; deux autres au centre des maladies infectieuses et tropicales de Nantes, rapporte Ouest France. Une sixième personne, extérieure à la famille, a été hospitalisée le lendemain.
  • trois clusters dans les Hauts-de-France : dans le Pas-de-Calais, dans le Nord (à l’usine Royal Canin, située à Les-Rues-des-Vignes, 14 cas  positifs sur 217 travailleurs testés) et un dans l’Oise au sein d’un foyer d’hébergement de Compiègne (plus de 170 personnes ont été testées après la confirmation d’un cas positif).
  • deux clusters en Bourgogne Franche-Comté.
  • deux clusters en Bretagne : 69 personnes travaillant dans l’abattoir Kerméné des Côtes-d’Armor ont été testés positifs au Covid-19 (200 ont été testées), et un autre cluster dans un hôpital de Lannion,
  • un cluster dans la région PACA, à Marseille : trois sans-abris ont été testés positifs au Covid-19 lors de prélèvements aléatoires réalisés dans un squat du 13e arrondissement. Une campagne de dépistage massif a été mise en place auprès de 160 personnes.
  • un cluster en Guyane, dans la ville de Saint-Georges de l’Oyapock.
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Depuis le déconfinement, une personne qui présente des symptômes évocateurs d’une infection au Covid-19 doit être testée par PCR. Le patient doit respecter sans délai une période d’isolement strict, en attente du résultat du test (et jusqu’à 2 jours après la disparition des symptômes si son test est positif). Le “contact tracing” (tracement des cas contacts, en français) est immédiatement entamé pour identifier les personnes contacts avec le malade de 48h avant l’apparition des premiers symptômes jusqu’à l’isolement. Si le test du patient est positif, les cas contacts sont tous testés. C’est comme ça que de nouveaux clusters ont été identifiés depuis le 11 mai en France. 

Pour permettre le contact tracing de l’ensemble des malades, l’organisation suivante est mise en place : 

  • Niveau 1 – Le médecin consulté par le patient présentant les symptômes de Covid-19 est chargé de réaliser le contact tracing pour l’entourage proche du patient.
  • Niveau 2 – L’Assurance maladie étend la recherche des personnes contacts aux sphères professionnelle, amicale, de loisirs et autres. Elle prescrit aux personnes contacts un test PCR et peut délivrer un arrêt de travail pour les personnes contacts qui ne peuvent pas travailler.
  • Niveau 3 – L’Agence régionale de santé, avec les cellules régionales de Santé publique France, interviendront pour l’identification et l’investigation des clusters et situations complexes, en complément des niveaux 1 et 2.

Quand on est “cas contact”, il faut : 

  • Porter systématiquement un masque grand public en contact avec d’autres personnes à l’extérieur ; 
  • Contacter un centre de dépistage pour prendre rendez-vous. Le test doit avoir lieu immédiatement si vous vivez dans le même foyer que la personne contaminée ou en observant un délai de 7 jours après votre dernier contact avec cette personne, si vous ne vivez pas avec elle ;
  • Se rendre au centre de dépistage avec sa carte d’identité, sa Carte Vitale et son ordonnance pour faire le prélèvement ;
  • Rentrer chez soi et rester confiné en attendant les résultats du test qui interviennent généralement dans les 24 heures au plus tard. 
  • Les cas contacts doivent respecter une période d’isolement pour une durée d’environ 14 jours selon la situation.
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Les données collectées dans le cadre des examens de biologie Covid-19 pourront être réutilisées dans le cadre d’enquêtes sanitaires (suivi des patients diagnostiqués positifs au Covid-19 et/ou recherche des ” cas contact “), de surveillance épidémiologique et de recherches via la plateforme des données de santé. Elles seront conservées pour une durée maximale d’un an. “Le patient qui effectue un test Covid-19 ne peut pas s’opposer au traitement de ses données dans l’outil SI-DEP, du fait de l’intérêt public que ce suivi représente” précise le gouvernement.

Sources

Protéger, tester, isoler : les mesures pour casser les chaînes de transmission du virus, communiqué de presse ARS Hauts-de-France, 13 mai 2020.

Tests et dépistage, Gouvernement.fr



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