AMD motorisera El Capitan, le plus puissant des supercalculateurs du monde


AMD sabre aujourd’hui le champagne en célébrant l’intégration de ses CPU et GPU dans ce qui sera le supercalculateur le plus puissant du monde. Sous le nom de code « El Capitan » (le capitaine en espagnol), ce monstre développé par Cray/HPE* sera le premier supercalculateur de la génération « exascale » et devrait déployer jusqu’à 2 exaflops de puissance. Ce qui représente 2 000 000 000 000 000 000 opérations en virgule flottante par seconde (un 2 avec 18 zéros derrière). Les 12 Tflops de la future Xbox Series X semblent bien modestes à côté !

La promesse d’El Capitan a de quoi faire rêver les nerds amateurs de puissance puisque ce titan, qui consommera moins de 40 MW, sera « jusqu’à x10 plus rapide que le supercalculateur le plus rapide du monde » à l’heure actuelle.

Le commanditaire de cette machine d’exception est Laboratoire national Lawrence Livermore (LLNL). Situé en Californie, ce centre dépend du département d’État américain à l’énergie (DoE). Outre la recherche dans le domaine de l’atome (il est l’un des deux laboratoires de développement des armes atomiques), son champ d’études est désormais étendu à d’autres domaines – autres énergies, sciences environnementales, physique, etc. Un laboratoire qui a hébergé à de nombreuses reprises les supercalculateurs les plus puissants de chaque époque. Et qui a mandaté HPE et sa division Cray pour concevoir une nouvelle machine. 

Pour rendre sa suprématie en matière de calcul au LLNL, Cray/HPE va faire appel à deux composants clés de chez AMD : des processeurs centraux (CPU) et des processeurs graphiques (GPU). Et puisqu’il sera livré en 2023, ce ne sont pas les puces actuelles qu’El Capitan embarquera, mais les futures générations de CPU « EPYC » et de GPU « Radeon Instinct », les composants professionnels d’AMD qui sont réservés aux serveurs et autres fermes de calculs.

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Mémoire unifiée entre CPU et GPU

Quel sera le process de fabrication ? 7 nm ? 5 nm voire moins ? Combien de cœurs par processeur ? Et combien de processeurs en tout ? Et combien de mémoire vive totale ? Les informations sont encore rares puisque les composants toujours en cours de développement. Mais un point intriguant émerge du communiqué de presse : le partage de la mémoire entre un CPU et quatre GPU. Basé sur la troisième génération de son lien d’interconnexion entre composants « Infinity Fabric », les processeurs EPYC « Genoa » fonctionneront en symbiose avec quatre puces Radeon grâce à « une mémoire unifiée entre CPU et GPU ».

Est-ce que cela signifie que les puces graphiques n’auront pas de mémoire dédiée et puiseront directement dans la RAM avec le CPU pour chef d’orchestre ? Ou que toutes les puces s’appuieront sur la mémoire embarquée ultra rapide directement placée à côté des dies (HBM) ? « Nous ne pouvons pas en communiquer plus pour le moment », nous répond AMD France, autant par secret professionnel que par manque avéré d’informations. 

La victoire d’AMD est plus que symbolique, puisque les deux plus puissants supercalculateurs actuellement en développement seront équipés de composants AMD (le calculateur Frontier, livrable en 2021, affichera 1,5 exaflops). De quoi susciter l’intérêt de nombreux autres laboratoires et grandes entreprises de par le monde et augmenter ses parts de marché.

Mais la firme a encore bien du chemin pour rattraper Intel, non seulement dans le prestigieux monde des supercalculateurs, mais aussi celui des serveurs. Deux univers où la position de son rival n’est rien de moins qu’écrasante.

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(*  HPE ou Hewlett Packard Enterprise est une entreprise indépendante de la Hewlett-Packard (HP) depuis 2015. Elle a racheté le spécialiste des supercalculateurs Cray en 2019.)





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